Les extinctions d’espèces constituent l’aspect le plus grave des crises de biodiversité car elles sont irréversibles.
L’extinction est un processus naturel mais les impacts humains l’ont accéléré d’un facteur supérieur à 1000. Les budgets de conservation de la biodiversité sont insuffisants étant donnée le nombre d’espèces menacés d’extinction. Il est donc crucial d’identifier des priorités de conservation.
L’impossibilité d’investir dans tous les endroits du globe pour conserver la biodiversité a poussé, en 1988, des scientifiques à définir des zones prioritaires sous le concept de Hotspot.
Pour être qualifiée de hotspot, une région doit répondre à deux critères :
Cette détermination nécessite donc des connaissances sur les différents milieux. Les types d’organismes choisis (plantes vasculaires et vertébrés) sont les seuls suffisamment étudiés pour être pertinents dans le choix des hotspots.
Les hotspots ne sont pas synonymes d’absence humaine: les densités varient de 4 à 332 habitants au km2 ; on recense de nombreuses activités humaines comme l’agriculture. Aucun critère anthropique n’a été pris en compte dans la détermination des hotspots.
Les critères précédents ont permis de définir 34 points chauds à travers le monde. Ces hotspots représentent 2,3% de la surface de la Terre et contiennent de manière endémique : 42% des espèces de mammifères, oiseaux et amphibiens ; et 50% des plantes vasculaires.
La répartition des hotspots est très inégale sur les différents continents :
Contrairement aux idées reçues, les zones désertiques et montagneuses accueillent certains hotspots : la corne de l’Afrique, la région irano-anatolienne et l’Himalaya, le plus vaste domaine montagneux au monde.
Le climat méditerranéen est représenté par de nombreux hotspots tels que le bassin méditerranéen, le sud australien et la région floristique du cap.
Les îles sont des hauts lieux de biodiversité comme la Polynésie-Micronésie.
Si on compare la définition de « hotspot de biodiversité » dans les programmes de protection de la nature, on peut s’apercevoir que cette dernière est variable. En effet, selon qu’il soit défini par la richesse totale en espèces, en espèces menacées ou en espèces endémiques, la géographie des hotspots n’est pas similaire. Orme et al. se sont intéressés à la géographie des hotspots concernant le taxon des Oiseaux et à la concordance entre les différentes zones déterminées. Quelle que soit la définition du hotspot, la concordance des trois types de cartes reste faible.
L’identification des zones de biodiversité a un quadruple rôle :
On ne peut pas gérer tout les hotspots de la même façon. Il faut trouver la façon de les gérer au mieux possible, tant au niveau global qu’au niveau local. Ici, nous présentons une étude qui compare la gestion de deux hotspots (Bornéo et Sumatra). On voit que dans la simulation de solution idéale, il faut commencer par sauvegarder Sumatra (qui paradoxalement est le plus petit des deux hotspots), puis s’occuper de Bornéo.
Wilson et al. montrent (KA Wilson, MF McBride, M Bode, HP Possingham, Prioritizing Global Conservation Effect, Nature, 2006) qu’il faut minimiser les pertes (les terrains convertis par l’activité humaine) plutôt que maximiser les gains (les terrains mis officiellement en réserve).
Il est important de prendre en compte les dimensions géopolitiques et économiques dans la gestion des hotspots. Il va de soi que les pays plus riches qui hébergent des hotspots vont avoir moins de mal à les soutenir que les pays plus pauvres. Il nous faudra alors prendre en compte les différences entre ces hotspots : il serait désastreux de donner à chaque hotspot le même financement. Il faut donc introduire une notion de coût dans la définition des hotspots, ce qui n’est pas encore réellement fait.
Cette notion de hotspot a toutefois plusieurs limites :
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